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D'édition en édition, le Festival MUSINA se positionne comme une véritable école de retour aux sources et d'ancrage à la tradition Sawa bantu. De ses thèmes centraux à ceux des conférences, l'on peut lire entre les lignes, la démarche du comité d'organisation de l'évènement qui se tient dans une île truffée d'histoires et de légendes Sawa : l'île de Jebalè. La 8ème édition du MUSINA organisée sous le thème : << Mulɔŋgɔ tɛ mu bɛn tina >> traduction : << Chaque liane a un tronc >> a, à travers sa conférence tenue le vendredi 21 Février 2025 au débarcadère de Bonassama, éclairé d'avantage les lanternes, et fait la révision de l'organisation sociétale Sawa bantu, qui prend son fondement dans la cohésion de l'unité et de la pluralité. Le thème : << Le patrimoine culturel matériel et immatériel socle de l'identité. >> a été développé par Tétɛ MBUNJA NY'ÉPY'A SAME, Enseignant d'université et écrivain, conférencier de circonstance, pour le plaissir des curieux festivaliers venus s'abreuver à la source des connaissances parmi lequels, une délégation de BOSEDI le programme culturel du FEJEM (Forum d’Engagement des Jeunes du Monde). La rédaction de Bekwali.com était à l'âme de l'évènement. Elle vous livre sa copie."
Si la société Bantu en générale et Sawa en particulier est secouée par l'égocentrisme qui noie la justice et l'équité, mettant ainsi en mal une organisation sociétale millénaire puisque l'Afrique étant le berceau de l'humanité est par ailleurs la mère des civilisations, il ne va pas sans dire que tout existe et ne demande qu'à d'etre mis en pratique d'où le slogan anthropologique de Retour aux sources, qui ne sont autres qu'ancestrales. Une organisation qui met en valeur le principe de la primogéniture. Tout commence par un homme de posture, qui prend une femme puis une deuxième, les seules qui selon la réglementation sociale Sawa bantu ont un statut de femme mariée sont les MASOSO (pieds de foyer) qui en union, vont former le DIƆ (un foyer) formant ainsi une famille polygamique qui a à sa tête le SANGO'A MBOA (le chef du foyer) qui par ailleurs selon le même réglement se voit conféré le statut de MAJULƐ (polygame) et aux dames celui de MAWALƐ (Coepouse). Chacune des deux (02) femmes sont des NYANGO'A MBOA (Mères de la famille). Elles auront chacune son MWƐBƐ (la cuisine) où, elle pourra accueillir les autres femmes et leurs progenitures. Elles (les NYANGO'A MBOA) ne se discutent rien dans la maison. Elles la gère de manière collégiale. Plusieurs MIƐBƐ (pluriel de MWƐBƐ), forme le NDABO (la maison), plusieurs NDABO formant à leur tour, le EBOKO ou NDABO'A MBIA (la cour) créant ainsi une famille exogamique ayant à sa tête le SONGO'A MBIA (le chef de famille). Par la suite, seront formés : le TUMBA (la famille polynucléaire) par les BEBOKO (pluriel de EBOKO), les TUMBA formera le MUNDI (le village), les MINDI (pluriel de MUNDI) formeront à leur tour le KINA (le canton ou royaume) et les KINA feront le EKOMBO (le pays).
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Dans la suite de l'exposé, nous retenons que cette organisation sociétale hiérarchisée, qui est à l'image de celui des MASOSO MA NYAMBÉ (Les pieds de foyer de Dieu) que sont : NYAMBÉ (Le créateur) - ŊKWA (Le penseur, l'intelligent) - DIBEŊGA (l'éternel), va jusqu'à proposer : les MIEMBA (pluriel de MWEMBA) qui classent les MAYABƐ (Les naissances), dont le récital de l'arbre généalogique relie l'individu à des souches et clairement dégage la primauté de l'un sur l'autre. Après le matériel, le patrimoine est également organisé même dans l'immateriel avec l'existence des : LOSAŊGO (Les sociétés secrètes en charge de l'éducation socioculturelle et spirituelle) des populations. Sans oublier les classes d'enseignement entre autres : le PAMBA ( Le primaire), le ŊGÉTI (Le secondaire des jeunes hommes), le NSƆ́́TƐ (le secondaire des jeunes filles), le ÉKUKA (le 3ème cycle), le ŊGUA (le cycle supérieur) et le TAŊGƐ (le cycle finissant tenu par les ŊGAŊ = Docteurs).
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Les BABAMBƐ = ancêtres ont tout organisé et nous ont légué un héritage socle de notre identité. La dérive est un fait suivi des égos démusurés. Un frein au développement et à l'épanouissement de la communauté. L'apprentissage et la transmission, restent alors les seuls espoirs de la restauration. Rendez-vous au Festival MUSINA 9 en 2026.
MBAP'A NTON'A NYAMSI NDIƐH MBAPƐ
(*237) 652 266 078 / 699 798 144
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